Français : Nulle connotation martiale dans le terme, bien que son usage dans l’Afrique du Sud de l’Apartheid prête confusion... Ranger est en 1968 une idée de la part de GM, de doter le pays le plus riche du continent d’une industrie automobile soi-disant nationale.

Dans les faits le concept mélange différents emprunts, la base étant l’Opel Rekord C dont la caisse modifiée accueille des éléments Vauxhall (les deux constructeurs proposant à l’époque des modèles aux carrosseries bien différentes, les synergies ne se mettront vraiment en place que vers les années 1977-81). L’hybridation ne convainc guère et la Ranger est rapidement abandonnée sur le sol africain, dès 73. La succession sera vendue sous label Chevrolet, nom bien plus parlant aux yeux de la clientèle...

Le constructeur américain, pas découragé pour un sou, décide de relancer son projet en l’exportant, modernisé, en Europe... Belgique et Suisse notamment, Pays-Bas dans une moindre mesure, où une certaine confusion règne au sein des réseaux de distribution. La plate-forme est cette fois la Rekord D, la voiture est assemblée à Biel/Bienne côté helvète jusque 75 et GM-Opel Antwerpen pour les Belges jusqu’en 1978. Les ventes ne décollent pas plus qu’en Afrique et la Ranger est définitivement enterrée par la Rekord E lancée cette même année... qui devient à peine modifiée, Vauxhall Carlton 1ère génération !

GM aura encore une fois recours à ce stratagème des marques créées artificiellement au cours des années 80-90, dans une autre optique pour le marché nord-américain: il s’agit désormais de contrer les constructeurs nippons au succès insolent, avec des produits fiables et une politique commerciale agressive.

Cela donne des noms poétiques comme Asüna, Geo, Passport ou encore Saturn mais, après un démarrage correct, l’atterrissage sera plus douloureux...